
Certaines existences font l’histoire, d’autres l’accompagnent, celle de Jacqueline Bouvier, plus connue sous le diminutif de Jackie, fut les deux à la fois. Bien plus qu’une épouse, une mère, une première dame et une femme libre, elle fut et demeure une légende.
La naissance d’une jeune fille de bonne famille
Jacqueline Lee Bouvier naît le 28 juillet 1929 à Southampton dans l’Etat de New York et a une sœur cadette, Caroline Lee Bouvier connue sous le nom de Lee Radziwill. Son père, John Vernou Bouvier III, a fait carrière à Wall Street en tant qu’agent de change et sa mère, Janet Norton Lee, se consacre à ses deux filles. Mais la crise de 1929 va faire perdre une partie de sa fortune à la famille, ce qui n’empêche pas les deux petites filles de recevoir la meilleure éducation. Le couple Bouvier bat de l’aile et se sépare en raison notamment de l’alcoolisme de John, qui va refaire sa vie et avoir deux autres enfants, Janet se remariera également mais n’aura pas d’autre enfant. Jackie et sa sœur vont alors partager leur temps entre le domaine de leur mère et celui de leur père. Jackie va suivre ses études dans le prestigieux collège de Vassar (une institution renommée pour jeunes filles de bonne famille), avant de s’envoler pour la France afin d’y parfaire sa maîtrise de la langue française. Alors que Jackie a commencé à travailler pour un journal en tant que reporter photographe, elle rencontre un jeune sénateur démocrate.
Une rencontre décisive
Au cours d’un dîner organisé par un ami, Jackie fait la connaissance de John Fitzgerald Kennedy, qui est alors l’étoile montante du parti démocrate. Il a douze ans de plus qu’elle, mais l’éloquence du jeune homme la subjugue. C’est en novembre de la même année que la relation entre eux devient sérieuse et John demande la jeune femme en mariage, après qu’il ait remporté l’élection de sénateur du Massachussetts. Le mariage entre Jacqueline Bouvier et John Fitzgerald Kennedy a lieu le 12 septembre 1953 à Newport, en l’église Sainte-Marie, le futur marié est catholique d’origine irlandaise et Jackie a reçu, tout comme sa sœur cadette, une éducation selon les préceptes de la religion romaine. La cérémonie est considérée comme l’événement mondain de la saison 1953 puisqu’elle va réunir pas moins de 1 000 invités, triés sur le volet, à la somptueuse réception donnée dans le domaine du beau-père de Jackie, Hammersmith Farm. Après une lune de miel passée à Acapulco, le couple s’installe à Georgetown, et en 1960, le sénateur Kennedy annonce son intention de briguer la présidence des Etats-Unis, qu’il remporte le 8 novembre 1968. Jackie et John deviennent un couple mythique.
Une légende vivante
Véritable atout pour son président de mari, Jackie apparaît rayonnante, cultivée et taillée pour le rôle de Première dame. Partout dans le monde, sa grâce et son intelligence déplacent les foules qui viennent admirer le couple bien sûr, mais surtout la très distinguée First Lady à tel point que lors d’un voyage d’Etat, le président Kennedy déclarera qu’il est celui qui accompagne Madame Kennedy. Alors que ce rôle ne lui déplait pas, elle veille à ce que ses enfants soient protégés d’une trop grande exposition. Alors en voyage qu’elle est en voyage, le président Kennedy profite de cette absence pour appeler un photographe qui réalise l’un des plus célèbres portraits de son fils, caché sous le bureau de son père dans le bureau ovale, s’amusant vraisemblablement à une partie de cache-cache. A son retour à Washington, Jackie ne cache pas son profond mécontentement de cette exposition de leur fils, et aucune autre séance de photos ne sera organisée. Derrière cette apparence tranquille et distinguée en toute circonstance, la vie de Jackie a été jalonnée par les drames. Jackie et John perdirent deux enfants, une fille Arabella et un garçon qu’elle choisit de prénommer Patrick en août 1963. Ce n’est que trois mois plus tard en novembre 1963, qu’elle fera sa première apparition publique depuis ce drame, mais alors qu’elle accepte ce déplacement, elle est loin d’imaginer qu’en ce jour de novembre un autre drame va se jouer sous ses yeux et ceux du monde entier. Ce 22 novembre 1963, elle a commencé la journée en tant que Jackie, première dame des Etats-Unis et la finit en tant que Madame Jacqueline Bouvier veuve Kennedy. Les images font le tour du monde à l’instar de celles de l’enterrement de son époux. On se souvient de leur fils John John, alors âgé de trois ans, qui fit un salut militaire devant le cercueil de son père. Après ce drame, elle ne va plus avoir pour obsession que la sauvegarde de la mémoire de son défunt mari.

Une femme affranchie
Après une période difficile, Jackie entame une relation avec l’armateur grec Aristote Onassis qui entretient alors une liaison avec la célèbre cantatrice, Maria Callas. Aristote et Jackie se sont déjà croisés, notamment en présence de la sœur de la première dame, Lee Radzivill. Le 20 octobre 1969, Jackie épouse l’armateur grec sur son île de Skorpios en Grèce après que celui-ci ait rompu avec la célèbre cantatrice. Ce mariage raisonne comme une libération pour Jackie ; quelques mois auparavant, c’est son ex-beau frère Bobby qui, alors qu’il participait à un meeting politique en vue de la présidentielle, est assassiné. Aristote Onassis de part sa fortune, pourvoit à sa sécurité ainsi qu’à celle de ses enfants. Elle quitte les Etats-Unis durant cette période, partageant sa vie entre la Grèce, l’Italie et la France. Il est inutile de souligner que les médias américains n’approuvent que très modérément la nouvelle union du mythe « Jackie » avec cet homme méditerranéen ayant fait fortune selon des critères peu convenables pour beaucoup de ses compatriotes. Le 15 mars 1975, Jackie est à nouveau veuve, son deuxième mari a expiré son dernier souffle, hors la présence de cette dernière qui apprendra la terrible nouvelle de sa belle-fille, Christina. Après les obsèques de son mari, Jackie reviendra s’installer définitivement à New York où elle occupera les fonctions d’éditrice et délivrera au monde entier, l’image d’une femme libre, émancipée et résolument moderne. Elle s’éteindra dans son appartement de la Cinquième Avenue le 19 mai 1994, entourée par son dernier compagnon et ses proches.
Jackie Kennedy Onassis a connu nombre de tragédies, des trahisons, le tout sous les yeux du monde entier, alors que dans le même temps, celui-ci accomplissait une mue spectaculaire. Plus qu’une actrice de ce monde, elle en devient une icône.
En résumé :
1.Une enfance marquée par la richesse et les épreuves : Jacqueline Bouvier, née en 1929 à Southampton, grandit dans une famille de la haute société, avant de faire face à la séparation de ses parents. Sa jeunesse est marquée par une éducation prestigieuse au collège de Vassar et des séjours en France pour perfectionner son français, formant ainsi les bases de sa future renommée.
- La rencontre décisive avec John F. Kennedy: En 1953, Jackie épouse John Fitzgerald Kennedy, futur président des États-Unis, dans une cérémonie somptueuse. Le mariage marque le début de sa vie publique, où elle devient une icône accompagnant son mari dans son ascension politique jusqu’à la Maison Blanche. Elle se distingue par sa grâce et son intelligence.
- Une légende et un symbole de résilience: Après l’assassinat tragique de son mari en 1963, Jackie devient une figure de résistance et de dignité, préservant la mémoire de John F. Kennedy. Sa capacité à surmonter le deuil, tout en élevant ses enfants avec une grande réserve, lui vaut d’être admirée comme une icône de courage et de grâce. Le « mythe Jackie » persiste, notamment à travers des images fortes de son rôle de mère et Première Dame.
- Le mariage avec Aristote Onassis: Après la tragédie, Jackie trouve à nouveau l’amour en 1969 dans les bras de l’armateur grec Aristote Onassis. Bien que leur union ait suscité la controverse, ce mariage représente un tournant dans la vie de Jackie, qui trouve une sécurité personnelle tout en préservant sa famille.
- Une femme moderne et indépendante jusqu’à la fin: Après la mort d’Onassis en 1975, Jackie retourne à New York pour y commencer une carrière d’éditrice, mettant en lumière sa transformation en une figure de femme affranchie et moderne. Elle incarne une nouvelle image de la féminité indépendante, jusqu’à sa mort en 1994, laissant un héritage indélébile en tant que légende vivante.