Qui n’a jamais rêvé de tout quitter pour vivre une vie moins dépendante de la modernité, de se reconnecter à l’essentiel et du vivant non humain ? Voici le récit de parcours singuliers et inspirants.
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Un idéal
Dans notre société moderne, il est souvent bien difficile de prendre le temps de se concentrer sur l’essentiel. Voilà un bien grand mot : essentiel. Mais qu’est-ce qui peut être essentiel aujourd’hui ? Et bien, le même jour qu’hier, à savoir manger, dormir, boire et seulement vivre avec pour seules préoccupations, ces essentiels là, ni plus, ni moins. Dans son livre, Eric Valli nous permet de rencontrer, à travers de superbes portraits, des hommes et des femmes ayant fait le choix de vivre seuls, dans la forêt ou dans les plaines du centre des Etats-Unis dans la simplicité, sans abîmer la nature et de consommer uniquement ce dont ils ont besoin tout en respectant des lois ancestrales de celle-ci.
Un courage singulier
Lynx, quarante-deux ans, mène une existence semi-nomade dans les Rocheuses américaines depuis une vingtaine d’années. Elle vit sept mois de l’année dans une yourte et part cinq mois enseigner dans les montagnes les usages acquis de la préhistoire. Si elle tue, c’est pour se nourrir et rien n’est gâché, la peau de l’animal deviendra un vêtement ou une paire de chaussures. John est quant à lui un self made man. Parti de rien, il sera renvoyé de l’armée après un accident de moto. Grâce aux prêts accordés aux anciens militaires, il va acheter une première maison, puis une deuxième pour les mettre en location. Nous sommes au début des années 1970 et la crise guette, si bien qu’il va tout perdre, pour mieux rebondir. Employé dans une agence d’assurance, son train de vie va considérablement s’accroître au point de perdre tous les repères de mesure. Désormais à l’abri du besoin, John n’a plus à s’inquiéter pour l’avenir. Mais, pour lui, cette existence n’a plus de sens.
La liberté comme étendard
John va alors laisser sa maison cossue et sa vie citadine à sa femme, pour ne prendre que sa liberté. Le reste de ses économies, il va les investir dans un lopin de terre de deux mille hectares contigu à un marais, inondable et non constructible, dans lequel il va s’installer. Quant à Mason, il est un fantôme du Midwest. Fantôme parce qu’il ne possède ni compte bancaire, ni permis de conduire, ni sécurité sociale, rien. Il vit dans la nature avec sa femme, hors du temps et de toute modernité à l’exception d’un réfrigérateur à gaz. Avec sa femme Orpha-Lee, ils se sont établis dans le Tennessee et se nourrissent de ce qu’ils chassent ou des légumes qu’ils font pousser. Leur potager est par ailleurs impressionnant, s’y trouve des pommes de terre, des piments, des tomates, des concombres… Tant de denrées que nous achetons au supermarché, en tout cas dans les grandes villes. Le sourire de Mason est franc, sa vie simple et libre.
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Au bout du compte : une existence paisible et connectée
L’existence de ces hommes et de ces femmes est paisible sans être oisive, bien au contraire, puisque lorsque l’on veut manger de la viande, il faut aller la chasser. Lorsque l’on souhaite faire un gratin, et bien c’est avec les légumes du potager qui seront mûrs. De la crème, il faudra la faire soi-même à partir du lait que l’on aura trait. Aujourd’hui, ce modèle d’existence en déconnexion volontaire de la modernité s’est largement diffusé dans la société, mais en 2011, à la sortie de ce livre, ces protagonistes apparaissaient comme des marginaux et/ou des précurseurs. Ils parvenaient à rejeter la société de surconsommation au profit d’une reconnexion à la nature et au vivant non humain, délaissant alors les critères de vie prépondérants.
Lorsque j’ai reçu ce livre en cadeau, il y a de cela plus de dix ans, j’avais trouvé incroyable le destin de ces hommes et femmes capables de quitter le confort d’une vie bien rangée. Aujourd’hui, âgée d’une dizaine d’années de plus et une pandémie plus tard, je suis convaincue de leur courage et du bonheur de leur existence, résolument tournée vers l’essentiel. Une leçon de vie et un ouvrage qui m’accompagnera aussi longtemps que je vivrais.
Editions de La Martinière, Eric VALLI, Rencontres hors du temps, ils ont choisi de vivre libres, 2011
En résumé :
- Reconnexion à l’essentiel et à la nature: Le livre d’Éric Valli met en lumière des individus qui ont choisi de vivre de manière autonome et durable, loin de la société de consommation. Ils privilégient des valeurs écologiques en se nourrissant de ce qu’ils cultivent ou chassent, respectant les lois ancestrales de la nature. Une vie de simplicité, où l’essentiel est de se nourrir, dormir et vivre en harmonie avec l’environnement.
- Vies inspirantes de courage et de résilience: Des parcours tels que celui de Lynx ou de John montrent un courage singulier. Lynx, vivant dans les Rocheuses, adopte un mode de vie semi-nomade, tandis que John, après avoir fait fortune, décide de s’établir dans la nature, loin des distractions modernes. Ces histoires illustrent la recherche de liberté et d’autosuffisance, loin des contraintes de la vie citadine.
- Liberté et simplicité volontaire: L’un des points clés de ces récits est la quête de liberté absolue. En abandonnant les biens matériels, des personnages comme Mason et Orpha-Lee choisissent une existence déconnectée de la modernité. Ils vivent en harmonie avec leur environnement, cultivent leur potager et vivent des fruits de leur travail, prônant une forme de minimalisme éthique.
- Une vie hors du temps, loin de la surconsommation: Le modèle de vie présenté dans ce livre va à l’encontre des normes sociétales basées sur la consommation et l’accumulation. Ces individus, en refusant les commodités modernes, choisissent de vivre en autarcie, déconnectés de la technologie et des préoccupations superficielles. Ce mode de vie pourrait être perçu comme une forme de résistance à la société de consommation.
- Leçons de vie et inspiration pour la modernité: Au-delà du récit de ces vies hors du commun, ce livre est une réflexion sur les choix de vie dans un monde moderne souvent accaparé par la productivité et la consommation. Ces pionniers offrent une leçon de sagesse et de bonheur durable, inspirant ceux qui cherchent un retour aux sources et une réévaluation de leur place dans le monde naturel.