
Selon les dernières analyses d’OXFAM, la planète serait asphyxiée en 2 jours si nous consommions tous comme les 50 personnes les plus riches au monde.
Les inégalités vont au-delà d’un compte en banque, d’un accès aux soins, il s’agit également d’une segmentation sur la capacité à polluer rapportée à son équivalent carbone.
La brèche carbone sur le point de tout réduire en cendres
De disparité économique à disparité carbone
OXFAM met les pieds dans le plat avec son étude aux révélations pour le moins choquantes : 50 personnes, ultras riches, émettent chaque année, plus de carbone que 1,3 milliard de personnes. Ce sont tous les accords mondiaux sur la neutralité carbone qui sont remis en cause par cette étude et l’objectif de 1,5°C fixé lors des accords de Paris semblent s’éloigner beaucoup plus. Pour rappel, l’objectif d’émission de CO2 par personne est fixé à 2 tonnes par an, alors que les ultras riches peuvent en émettre des milliers sur la même période.
Ultra riche rime avec ultra polluant
Vous n’avez pas de jet, pas de yacht, pas de résidence de milliers de m² ? Voilà pourquoi n’arrivez pas à polluer autant que 1% des personnes les plus riches de la planète, qui, à eux seuls, produisent 15% des émissions mondiales de CO2, le double des 50% des personnes les plus pauvres. Pour imager son propos, OXFAM prend l’exemple d’un vol transatlantique en jet privé : celui-ci émet environ 10 tonnes de CO2, volume qu’une personne moyenne ne créera pas en 1 an. Uriner sous la douche est un acte fort, mais il semble vain une fois mis en perspective.
Des impacts inimaginés
Mode de vie luxueux : les sommets de la production carbone
Par leurs modes de consommation, les ultras riches peuvent générer seulement une 1 heure autant de carbone qu’un humain lambda le ferait en une année. Pour continuer la comparaison, un super yacht produit en moyenne 7000 tonnes de CO2 sur un an, l’équivalent de la production de carbone de 1500 Européens, qui ne sont pourtant pas les moins polluants (puisque proche de 5 tonnes par an). Cette étude relativise les efforts de chacun et constate une fois de plus une inégalité sans commune mesure.
Pollution et investissement
Les ultras riches restent des investisseurs et par leurs placements nous renvoient au visage nos modes de consommations polluants, car par leur recherche d’actifs performants, ils investissent souvent des secteurs à fort impact polluant, tels que les énergies fossiles, l’aviation, la production industrielle de masse. Autant de secteurs, dont nous sommes tous clients, et, par conséquent nous guidons leurs investissements à forte empreinte carbone.
Comment sortir de ce cycle sans fin
La loi saurait-elle contraindre les ultras riches
C’est du moins l’avis d’OXFAM, qui dans son étude propose l’instauration de taxe sur les biens de consommation des ultras riches (luxe, jet, yacht, voiture). Les initiatives mondiales éparses montrent une relative efficacité qui mérite, selon OXFAM, d’être généralisée. Les produits de ces taxes permettraient de réorienter ces moyens économiques vers des projets écologiques, intégrant en plus une forme de justice « sociale » taxant ainsi progressivement les plus gros pollueurs.
Une autre approche est nécessaire
Il s’agit, comme l’écrit OXFAM dans son rapport, d’une nécessité de redistribuer la charge de l’écologie par une répartition équitable des responsabilités climatiques. En effet, grâce à cette étude, il paraît vain de généraliser certaines mesures à une masse, quand seule son élite est la plus émettrice. Cela passe par l’instauration de taxes spécifiques aux jets privés, super yachts… afin de financer à la fois les zones géographiques concernées par les « premières » (qui ne le sont plus) manifestations climatiques, ainsi que pour investir dans des alternatives ayant une empreinte carbone moins forte.
L’étude d’OXFAM sur l’impact carbone des ultras riches ajoute une prise de conscience sur les disparités de nos empreintes écologiques, mettant en lumière que les solutions actuelles ne correspondent pas suffisamment au modèle, modèle qu’il faudra adapter en se basant potentiellement sur les propositions de leur publication.