
Le trou noir de la Voie lactée n’a pas encore livré tous ces secrets.
Au centre de notre galaxie, bouillonne de Sagittaire A*, le trou noir de la Voie lactée. Les scientifiques dans leur quête de savoir cherchent à percer ses mystères, les uns après les autres.
Il était une fois le cœur de la Voie Lactée : Sgr A*
Le centre de la galaxie
Au début du XXe siècle, les astronomes posent plusieurs hypothèses au sujet d’un objet massif au centre de notre galaxie. Le perfectionnement des outils et instruments de mesure ouvre la voie à des observations de plus en plus qualitatives, mettant en avant des mouvements stellaires que seule explique la présence d’une force infinie, invisible encore, et c’est en 1974 que Robert Brown et Bruce Balick réussissent un enregistrement d’onde de Sagittaire A*. Ils sont les premiers d’une longue lignée qui n’a eu de cesse d’enrichir les observations pour lever le secret.
La technologie en renfort des premières images de Sagittaire A*
Il a fallu des décennies d’efforts et de recherches pour aboutir en 2017 à l’Event Horizon Telescope (ETH), un réseau mondial de radiotélescopes interconnectés qui a pour objectif avoué de capturer l’image la plus recherchée jusqu’alors, celle du centre de notre galaxie, la Voie lactée. 7 ans de travaux de retraitement des données par des chercheurs du monde entier ont permis de révéler les premières images de Sagittaire A*, montrant un halo lumineux attribué à une force gravitationnelle phénoménale « aspirée » par le trou noir.
Une image, des questions
Nouvelles donnes techniques et astrophysiques
Cette image est la résultante d’une combinaison d’avancées techniques permettant de voir l’invisible. Des technologies telles que le VLBI (acronyme anglais pour interférométrie à très longue base) permettent aux scientifiques de générer des images d’une qualité proche de ce télescope de la taille de la planète Terre. Pourtant, cette méthode semble avoir rencontré un biais, avec une image approximative de Sgr A*.
La technologie au discrédit des premières images
Il est indéniable que les images de Sagittaire A* étaient attendues, peut-être même depuis les origines de l’homme et de ces tentatives de positionner notre planète dans l’espace, mais tous les scientifiques n’ont pas accueilli le visuel de la même manière, continuant leur questionnement autour du cliché, notamment au sujet des contours flous et de l’aspect asymétrique du halo lumineux bordant le trou noir. Les nouvelles analyses réalisées ont accentué l’incertitude, confirmant au scientifique que la vérité est ailleurs.
Les techniques correctives
La vision japonaise de Sgr A*
En 2023, une équipe japonaise reprend l’analyse du cliché de Sagittaire A* en axant leur travail sur les données d’origine de l’ensemble ETH. A l’aide de nouvelles modélisations et d’une grande puissance de calcul, le groupe de chercheurs réussit à affiner la représentation du centre de notre galaxie Sgr A* mettant en évidence des détails jusqu’alors inconnus.

Un trou noir à plusieurs inconnues
La première image a été une délivrance du monde scientifique qui cherchait à produire un visuel du cœur de notre galaxie. Sa remise en question aujourd’hui nous montre que même les outils les plus avancés peuvent produire des situations inexactes qui ont le mérite de servir de marche permettant de gravir le prochain. La découverte japonaise permettra d’affiner les recherches des trous noirs avec une nouvelle finesse en attendant la prochaine évolution du modèle.
La résilience, se tromper, se relever de son erreur, corriger, avancer, se tromper à nouveau, un cycle qui caractérise l’évolution chère à notre bon vieux Wallace.
Image source : Event Horizon Telescope