
Mercredi 28 mai 2025, le glacier Birch s’est effondré et a enseveli le village suisse de Blatten situé dans le canton du Valais. Après plusieurs semaines de surveillance intensive, l’activité de ce dernier a finalement abouti à un drame humain et environnemental. Retour sur une tragédie.
Une catastrophe
C’est en milieu d’après-midi le mercredi 28 mai 2025 qu’une masse de glace et de boue mêlée s’est détachée du glacier correspondant à plusieurs millions de tonnes, pour se déverser sur le village de Blatten qui comptait 300 habitants avant la tragédie. Le glacier était sous étroite surveillance, et des signes d’instabilité avaient conduit les autorités à ordonner l’évacuation du village la semaine dernière. L’effondrement de celui-ci a été enregistré comme un séisme correspondant à une magnitude de 3,1 sur l’échelle ouverte de Richter. Les dégâts matériels sont très importants et concernent notamment les habitations, les infrastructures mais aussi les cultures. En terme environnemental, la rivière Lonza se trouve toujours obstruée par des débris et le risque d’inondations en aval est significatif. Devant cette situation préoccupante, les autorités ont pris la décision d’ordonner l’évacuation de deux autres villages voisins.

Des activités climatiques et géologiques importantes
Cet effondrement du glacier serait lié au réchauffement climatique qui aurait directement entraîné une fonte du permafrost, fragilisant ainsi la structure de celui-ci, car le permafrost ou pergélisol se définit comme un sol perpétuellement gelé qui se compose de la cryosphère (c’est-à-dire l’ensemble des masses de glace et de neige présentent sur la Terre). Les zones de pergélisol ou permafrost gèlent en hiver et dégèlent en été, en surface tout du moins, ce qui engendre le paysage singulier de la toundra marécageuse par exemple, puisque l’eau ne peut s’infiltrer en profondeur, le sol demeurant perpétuellement gelé. Pour donner un ordre d’idée, selon le Réseau des relevés glaciologiques suisse (GLAMOS), la Suisse a perdu 4 % de son volume glaciaire en 2023, ce qui rend ces régions montagneuses plus vulnérables aux catastrophes naturelles du type de celle du glacier Birch.
Un constat implacable
En 2019, le GIEC a rendu un rapport dans lequel l’état des océans et de la cryosphère, et des perspectives d’évolution de la situation climatique n’était guère optimiste. Celui-ci alertait sur l’impact du changement climatique et notamment sur les conséquences de la fonte des glaciers et des catastrophes pouvant en découler, mais aussi sur les conséquences du réchauffement climatique sur les océans qui provoque l’acidification des mers, menaçant ainsi l’accès à l’eau et les écosystèmes terrestres et maritimes.
Il est désormais non plus essentiel, mais vital de trouver des solutions pérennes pour mettre fin ou ralentir drastiquement le réchauffement climatique et éviter ainsi, de nouvelles catastrophes environnementales et humaines.
En résumé :
- Effondrement du glacier Birch : Le 28 mai 2025, un glissement glaciaire massif a dévasté le village de Blatten (Valais), entraînant une catastrophe humaine et environnementale liée à une instabilité glaciaire exacerbée par le climat.
- Réchauffement climatique et permafrost : La fonte du permafrost a fragilisé la structure du glacier. Cette dégradation accélérée des sols gelés est une conséquence directe du changement climatique alpin.
- Risques naturels accrus : La Suisse a perdu 4 % de son volume glaciaire en 2023. Ce phénomène rend les zones montagneuses suisses plus vulnérables aux glissements de terrain, crues et effondrements.
- Menace pour les écosystèmes : Le rapport 2019 du GIEC alerte sur l’acidification des océans, la crise de la cryosphère et les bouleversements des milieux naturels et hydriques.
- Urgence climatique mondiale : Cette tragédie illustre l’impératif d’agir sur les émissions de gaz à effet de serre et de développer des politiques de résilience climatique pour prévenir d’autres désastres.