
Si la poésie japonaise est reconnue dans le monde entier, il est un auteur qui, bien que contant des histoires fantastiques et empreintes d’une réelle gravité, possède l’exceptionnel talent de faire voyager ses spectateurs dans son univers extraordinaire. L’histoire qui suit est tout simplement celle d’un génie.
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Un parcours classique
Hayao Miyazaki a vu le jour dans la capitale du Japon le 5 janvier 1941, en pleine Seconde guerre mondiale. Il suit une scolarité classique et sort en 1963, diplômé en sciences politiques ainsi qu’en économie de l’université Gakushuin à Tokyo. En 1965, il rencontre la femme de sa vie, Akemi Ota, et commence à travailler dans le milieu des mangas, en intégrant le studio Toei, pour lequel il écrit et dessine sous le pseudonyme Akitsu Saburo. Doté d’un talent indéniable, Hayao Miyazaki quitte le studio Toei pour rejoindre Isao Takahata et Yoichi Kotabe aux studios A-Pro. Le début d’une grande aventure.

Une création mythique
En 1985 Miyazaki fonde, en compagnie de son acolyte Takahata ainsi que Tokuma et Suzuki, sa propre société de production, le désormais mythique studio Ghibli. Dès lors, les succès sont au rendez-vous et le premier d’entre eux sera Le château dans le ciel (l’histoire met en scène un jeune garçon et une jeune fille en quête d’une île mystérieuse abritant des richesses extraordinaires), suivi quelques deux années plus tard, d’un autre chef d’œuvre Mon voisin Totoro (outre le fait que j’aimerais avoir pour ami un totoro ou chat-bus, ce film raconte d’une manière follement poétique, la relation liant ce gros chat / ours / panda, à Mei et sa sœur Satsuki, qui se retrouvent plus ou moins livrées à elle-même à la faveur d’une hospitalisation de leur mère (pas de drame, je vous rassure). Miyasaki souligne dans chacune de ses créations, le rôle de la nature, sa force et le respect qu’elle lui inspire.
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Une ode à la nature et à la détermination
L’apothéose de l’art de Miyazaki réside, pour moi, dans son œuvre Princesse Mononoké (1997) dans laquelle il nous entraîne dans le Japon du XVe siècle où la nature et l’humain s’affrontent sans relâche. La forêt est peuplée d’esprits et de créatures fantastiques au milieu de laquelle vit une jeune fille, San, orpheline élevée par les loups. Alors, lorsque qu’un prince nommé Ashitaka, doit s’aventurer dans la forêt afin de tenter de guérir du mal incurable dont il souffre, et qu’il doit rencontrer le Dieu-cerf seul capable de le sauver, il ne sait s’il pourra atteindra son but, tant les embûches vont se succéder. En route, il va faire la rencontre de la valeureuse guerrière San « Princesse des sortilèges », qui n’hésite pas à combattre les hommes qui ravagent l’environnement dans lequel elle vit en harmonie avec les éléments et les forces de la nature. Empreint d’une poésie remarquable et d’une lucidité cinglante, ce film s’avère autant captivant qu’effrayant. Miyazaki met encore une fois au centre de sa romanesque histoire, la nature et les dangers qu’elle encours.
Après avoir annoncé sa retraite, le Maître du manga japonais n’a pas dit son dernier mot, et ce pour le plus grand bonheur des petits et des grands. Ses histoires sont des fables modernes, dans lesquelles l’homme est montré sous son plus beau jour, mais aussi et surtout sous ces aspects les plus vils. A voir, à revoir et à diffuser sans aucune modération.
En résumé :
- Hayao Miyazaki, un maître du cinéma d’animation japonais : Né en 1941 à Tokyo, Miyazaki suit un parcours académique classique avant de devenir un pionnier de l’animation japonaise. Il commence chez Toei Animation, où il développe un style narratif visuel unique. Dès ses débuts, il se distingue par sa capacité à allier réalisme social et imaginaires fantastiques, ce qui pose les bases de ce que deviendra plus tard l’univers Ghibli.
- Le studio Ghibli, icône mondiale de l’animation : Fondé en 1985 par Miyazaki, Takahata et Suzuki, Studio Ghibli devient rapidement un pilier du cinéma d’animation mondial. Le succès de « Le Château dans le ciel » lance la légende, suivie par des chefs-d’œuvre comme « Mon voisin Totoro », qui marquent durablement la culture pop japonaise. Le studio incarne une animation artisanale, sensible et universelle, reconnue pour son exigence artistique.
- Des œuvres engagées au service de la nature et de l’humain : Miyazaki défend dans ses films des valeurs écologiques fortes et une philosophie humaniste. À travers des récits comme « Princesse Mononoké », il met en scène la tension entre nature sacrée et industrialisation destructrice. Ses films sont des fables écologiques où la nature est un personnage à part entière, porteur de sagesse et de vérité, souvent menacé par l’avidité humaine.
- Un univers poétique et intemporel : Avec des personnages mémorables et une narration immersive, Miyazaki offre un voyage émotionnel à chaque spectateur. Sa poésie visuelle japonaise, teintée de spiritualité et de gravité, transcende les cultures. L’originalité de ses histoires et la richesse de son imaginaire font de lui un conteur visionnaire, dont les films continuent de toucher toutes les générations.
- Un héritage vivant du manga et de l’animation : Bien qu’il ait annoncé sa retraite à plusieurs reprises, Miyazaki revient régulièrement avec de nouveaux projets. Il reste une figure incontournable du manga japonais, à la croisée de la tradition et de la modernité. Son œuvre constitue une source d’inspiration pour les jeunes créateurs et un patrimoine culturel mondial à préserver et transmettre.