
La planète est en souffrance, mais un rayon d’espoir est apparu au milieu d’un espace marin protégé qui pourrait représenter une véritable piste pour protéger le vivant. Retour sur un sanctuaire aquatique remarquable.
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Une petite plante miraculeuse ?
La posidonie est une plante marine qui se compose de longues feuilles, que l’on trouve dans les océans. Loin d’être née de la dernière pluie, ce végétal aurait vu le jour il y a plus de 70 millions d’années. Particulièrement résiliente, elle a survécu à tous les changements climatiques majeurs que la planète Terre a pu connaître, et a même survécu aux dinosaures. Cette petite plante doit son nom au dieu grec de la mer, Poséidon qui l’aurait offerte aux êtres humains. Dotée de racines, elle puise ses ressources directement dans le sol marin, et fabrique même des fruits semblables à de petites olives, mais connaît toutefois une croissance lente, puisqu’elle ne pousse que de 1 centimètre par an, tout en pouvant vivre pendant plusieurs milliers d’années.
Un habitat rêvé pour une multitude d’espèces
La posidonie présente une forme d’herbier ce qui lui permet d’abriter les œufs de nombreux poissons, un refuge pour les nouveau-nés, mais aussi un lieu d’habitation pour nombre d’espèces. Plus proche d’une forêt, elle offre à ses habitants un lieu où se nourrir constituant ainsi un véritable garde-manger pour les espèces vivant entre ses feuilles. Autre qualité non-négligeable, elle capte le carbone et permet de contribuer au ralentissement du changement climatique, tout en agissant comme un filtre naturel de l’eau en garantissant sa clarté.
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Une plante menacée
La posidonie est une plante donc et non une algue comme on pourrait le penser de prime abord, mais l’herbier de posidonie est menacé, notamment par l’intervention humaine qui procède à des aménagements du littoral, repoussant réduisant l’espace nécessaire à la végétation pour croître. Malheureusement, les activités humaines amoindrissent l’apport des sédiments aux plantes qui finissent par se détacher du sol. Mais la prise de conscience étant en marche depuis la fin des années 1980, une série de lois a permis de ralentir l’affaiblissement programmé de l’herbier de posidonie, notamment grâce à la loi littorale. Hélas, l’herbier est toujours en danger, car même si les causes de son tourment sont connues et que l’on tente d’en limiter les effets, les changements climatiques brutaux (réchauffements, tempête, etc..), la pollution, la fréquentation touristique, l’urbanisation, aggrave la situation et menace cette espèce végétale au rôle primordial pour des espèces marines, mais aussi pour nous. Car loin d’être indifférent, l’humain comprend naturellement qu’il fait partie d’une chaîne et que l’herbier de posidonie en est également un maillon pour la biodiversité marine.
Conscient de l’enjeu de la préservation de cette petite forêt, des projets permettent de mettre en lumière le rôle de cette plante, qui constitue un véritable poumon végétal sous-marin. La France a décidé en Méditerranée, d’encourager l’édification d’un label bas carbone qui contribue à réduire les mouillages destructeurs au profit de ZMEL (zones de mouillages écologiques) ou encore d’accroître la surveillance des zones protégées de manière beaucoup plus efficiente.
En résumé :
- Un puits de carbone marin vital : Les herbiers de Posidonia oceanica jouent un rôle crucial dans la séquestration du carbone marin. En stockant le CO₂ dans leurs racines (la « matte »), ils participent activement à la lutte contre le changement climatique.
- Un écosystème menacé malgré les lois: Malgré leur statut de protection inscrit dans des textes comme la directive Habitats-Faune-Flore, les herbiers continuent de régresser sous l’effet des mouillages forains, de l’érosion côtière, des pollutions marines et du tourisme de masse.
- Une solution innovante : le label bas-carbone: Pour enrayer cette destruction, la France soutient une méthode labellisée permettant de financer des actions de préservation, comme la création de ZMEL (Zones de Mouillage Écologique Légers) et la surveillance renforcée des zones protégées.
- Des projets mesurables et vérifiables: Chaque projet doit démontrer son impact environnemental réel via la réduction d’émissions vérifiée (pas de prévisions) et prouver que sans ce label, il n’aurait pas vu le jour.
- Un espoir pour la biodiversité méditerranéenne: Ce modèle de financement vert contribue à la résilience écologique de la Méditerranée. Il valorise la posidonie comme un patrimoine naturel sous-marin, garantissant un sanctuaire pour la vie marine et un rayon d’espoir pour la planète.