Un agent secret au service de la France des années 1950 : Hubert Bonisseur de la Bath

Un agent secret au service de la France des années 1950 Hubert Bonisseur de la Bath

La Grande-Bretagne a Mister Bean ou James Bond, la France a Hubert Bonisseur de la Bath. Agent secret au service de l’état, Hubert est remarquablement français.

Une série de romans

Le personnage d’Hubert Bonisseur de la Bath a été créé par Jean Bruce à la fin des années 1940, et a accompli des missions fort périlleuses au cours de sa longue carrière au sein des services secrets français. Pour donner corps à son héros, Jean Bruce n’a pas eu besoin d’aller chercher très loin l’inspiration, puisqu’il va intégrer l’Ecole nationale supérieure de la Police, puis devient durant la Seconde guerre mondiale pilote dans l’armée de l’air. C’est à cette occasion qu’il va rencontrer, lors de la libération de Lyon, un agent des services secrets de l’OSS portant le matricule 117. Il n’en fallut pas davantage pour qu’il commence l’écriture en 1949, d’une série de livres narrant les aventures, du pourtant inénarrable, OSS 117 dans plus de 80 livres, dont certains ont été adaptés au cinéma.

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Les dernières adaptations follement drôles de Michel Hazanavicius

Michel Hazanavicius s’est donc lancé dans l’adaptation de deux des romans de Jean Bruce mettant en scène Hubert ; « Le Caire nid d’espions » en 2006, dans lequel Jean Dujardin y tient le rôle principal. On va suivre les circonvolutions de l’espion français dans une ville étrangère, dans laquelle il aura fort à faire et notamment, lutter contre lui-même. Car les qualités premières d’Hubert, outre son très grand amour de la patrie (et de René Cotty), sont bien cachées. Volontiers mufle, pétris de préjugés, d’idées préconçues et un brin raciste en plus d’être misogyne, Hubert est une espèce rare. Mais l’interprétation de Jean Dujardin y est parfaite, tant est si bien, qu’au lieu de détester ce personnage qui pourrait être particulièrement antipathique, non seulement on s’y attache, mais on rit de lui et avec lui. Le deuxième film, que l’on doit au même talentueux réalisateur, « Rio ne répond plus » en 2009, emmène notre agent secret très spécial en Amérique du Sud sur les traces de nazis en cavale. Là encore, il sera remarquable de maladresses. Si le premier film posait les jalons du personnage, cet opus est un pur moment de délectation.

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 Un séducteur ce Hubert

Dans les livres comme dans les films, Hubert se veut être un séducteur, tout du moins il en a l’attitude, mais la réalité est un peu différente de sa perception. Sans trop en dire, Hubert, bien que connaissant un certain succès en matière sentimentale, demeure cavalier dans sa relation aux femmes, notamment lorsqu’il rencontre une représentante du « beau sexe », la lourdeur de ses blagues et de ses allusions est telle, que le rire et non une défense, mais une véritable émotion ressentie tant il peut être idiot. Mais je dois à la vérité de dire que notre agent secret est pourvu d’un réel charme, un charme français, assez loin de son rival, le britannique James Bond, et qui n’est pas très difficile d’y succomber.

Faire la rencontre d’Hubert Bonisseur de la Bath est un pur moment de comédie dans lequel les répliques sont aussi marquantes que celles du Splendide. Il a rejoint mon Panthéon personnel !

En résumé :

  1. OSS 117, l’espion à la française : Créé par Jean Bruce en 1949, Hubert Bonisseur de la Bath, alias OSS 117, est un agent secret typiquement français, incarnant une alternative nationale à James Bond. Sa série de romans d’espionnage compte plus de 80 titres, certains adaptés au cinéma français.
  2. Jean Bruce, auteur inspiré par la guerre : Ancien pilote pendant la Seconde Guerre mondiale, Jean Bruce puise dans son expérience et sa rencontre avec un agent de l’OSS réel (matricule 117) pour bâtir l’univers de l’espionnage tricolore. Un fond historique qui renforce la crédibilité du personnage.
  3. Adaptations cultes de Michel Hazanavicius : Avec « OSS 117 : Le Caire nid d’espions » (2006) et « Rio ne répond plus » (2009), Michel Hazanavicius et Jean Dujardin livrent une parodie rétro d’espionnage hilarante, mêlant comédie française et esthétique vintage. Ces films ont propulsé le personnage dans la culture pop.
  4. Un anti-héros comique et politiquement incorrect : OSS 117 est volontairement caricatural : macho, raciste, mais irrésistiblement drôle. Cette critique burlesque du patriotisme excessif et des stéréotypes d’époque en fait une figure à la fois attachante et grotesque.
  5. Charme français et satire mordante : Entre séduction maladroite et répliques absurdes, Hubert séduit autant par son humour décalé que par son charme suranné. Véritable icône de la comédie d’espionnage française, il offre une alternative savoureuse aux héros anglo-saxons comme James Bond ou Austin Powers.

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