Dans cette série danoise, le spectateur suit une journaliste d’investigation qui retourne dans la ville qui l’a vue naître, après qu’une de ses enquêtes l’y ait contrainte. Sur injonction de son rédacteur en chef, elle va être priée de se mettre au vert durant un certain temps, temps qu’elle va mettre à profit pour enquêter sur la disparition de deux jeunes filles intervenues plusieurs décennies plus tôt.
Une disparition inquiétante
En 1985, deux jeunes filles disparaissent alors qu’elles se trouvent sur un ferry à destination de l’Angleterre. La première Lulu est adolescente blonde, souriante, pleine d’espoir, la seconde, Elisabeth est une brune, moins affable, plus réservée que Lulu, amie de la première. Après le signalement de leur disparition, une enquête va être ouverte, permettant d’établir des points communs entre les deux jeunes filles, notamment celui d’avoir grandi dans des familles monoparentales et d’avoir été prises en charge, à un moment, par les services sociaux de la ville. Durant cette période, une série de faits particulièrement inquiétants vont être signalés aux autorités qui pourtant, ne mèneront pas d’investigations permettant de confondre leurs auteurs : autres mœurs, autre époque. Mais un jour, les deux adolescentes disparaissent sans laisser de trace. Coïncidence, disparition volontaire, toutes les hypothèses vont être étudiées, sans résultat.
Une nouvelle disparition
Près de trente ans plus tard, une adolescente disparaît dans des conditions troublantes, dans la petite ville. La mère de celle-ci prévient la police, mais l’inspectrice envoyée sur place va rassurer la mère célibataire, en lui indiquant que les adolescents peuvent se montrer parfois bien imprévisibles, et que selon toute vraisemblance, sa fille va revenir, qu’il lui suffit de se montrer patiente. Dans l’intervalle, une journaliste d’investigation, enfant du pays, rentre chez son père à la suite d’une mise au vert forcée, après un scandale qui la touche de près. Nora Sand, qui était au Danemark lorsque les deux jeunes filles ont disparu en 1985, reçoit un courrier anonyme, contenant des photos des deux disparues du ferry. Il n’en faut pas plus, pour qu’elle décide se lancer à leur recherche et tenter de comprendre pourquoi, près de quarante ans après leur disparition, personne ne sait ce qui a pu arriver aux deux jeunes filles.
Une enquête d’investigation
Nora reprend donc depuis le début, l’enquête concernant la disparition de Lulu et d’Elisabeth, dit Lisbeth. Elle demande à la police de pouvoir consulter le dossier de l’enquête, mais pour l’obtenir, elle va devoir batailler ; personne ne voit d’un très bon œil qu’une journaliste vienne mettre son nez dans un dossier « cold case ». Mais elle va pouvoir compter sur un soutien inattendu en la personne Andreas, le fils de l’inspecteur en charge de l’enquête sur la disparition de Lisbeth et Lulu, mort depuis plusieurs années. Nora, avec l’aide d’Andeas, va parvenir à remonter la piste d’un sérial killer anglais qui aurait pu croiser la route des deux adolescentes. Elle se rend en Angleterre, où elle va découvrir les restes de corps enfouis dans un terrain en bordure de forêt, après un entretien particulier glaçant avec le tueur en série, Bill Hix.
Une intrigue glaçante en huis clos
L’enquête de la journaliste va se dérouler dans une petite ville, dans laquelle tout le monde se connaît. Chaque personnage va jouer sa propre partition, et les mensonges, les trahisons, les approximations vont être légion. Partie depuis plusieurs années pour l’Angleterre, Nora renoue avec l’environnement dans lequel elle a évolué durant les premières années de sa vie et qu’elle a quitté précipitamment, le lendemain de l’obtention de son bac. Elle rêvait de quitter cet endroit, trop petit pour ses rêves, et elle est parvenue à devenir une journaliste reconnue outre Manche, contrairement à Lisbeth et Lulu, qui elles, ne sont jamais revenues. Tout au long de la série, le spectateur est pris dans une histoire remarquablement écrite, et ne peut s’empêcher d’élaborer des théories, tenter de trouver l’auteur de ses disparitions, de ressentir de la colère devant l’inertie des autorités.
Adaptée du livre de la journaliste danoise, Lone Thiels, l’interprétation de l’actrice Marie Sando Jondal est percutante et remarquable, qu’elle livre aux côtés d’acteurs époustouflants. Une série à voir absolument.
« Fatal crossing : les filles du ferry », une série en huit épisodes, diffusée sur Arte.
En résumé :
- Une disparition mystérieuse en 1985 : La série débute avec la disparition inquiétante de deux adolescentes, Lulu et Elisabeth, à bord d’un ferry. Ce cold case demeure irrésolu pendant près de 30 ans, laissant place à de multiples théories sur la disparition des deux jeunes filles.
- Une enquête journalistique percutante : Nora Sand, journaliste d’investigation, retourne dans sa ville natale après un scandale professionnel. Elle se lance dans une enquête approfondie sur les deux disparues du ferry, explorant des pistes laissées de côté, notamment l’implication d’un serial killer.
- Une atmosphère oppressante et un huis clos captivant : L’intrigue se déroule dans une petite ville où tout le monde se connaît, et chaque personnage cache des secrets. La tension monte au fur et à mesure que les mensonges et trahisons émergent, plongeant le spectateur dans une atmosphère glaçante.
- Une dimension internationale avec l’Angleterre : L’enquête de Nora la mène jusqu’en Angleterre, où elle découvre des indices cruciaux, notamment des restes humains enfouis. L’implication du tueur en série Bill Hix ajoute une couche de suspense et de danger.
- Une interprétation remarquable : L’actrice Marie Sando Jondal livre une prestation impressionnante dans le rôle de Nora. La série, adaptée du livre de Lone Thiels, se distingue par un scénario bien écrit et une interprétation forte, faisant de cette production danoise un incontournable à découvrir.