
Il existe, ou existait, sept merveilles dans ce monde au sein desquelles figurent : la pyramide de Khéops, les jardins suspendus de Babylone, la statue en or et ivoire de Zeus, le temple d’Artémis, le tombeau de Mausole, le colosse de Rhodes, pour les six premières, et la dernière : le phare d’Alexandrie qui appartient à la grande histoire, tout autant qu’à l’histoire maritime, qu’il a su écrire de l’antiquité au moyen-âge. Retour sur un édifice colossal.
Un édifice légendaire
Alexandre Le Grand fonda la ville d’Alexandrie en 331 avant Jésus Christ, après avoir déniché l’endroit parfait pour sa nouvelle ville lui permettant ainsi de relier le Nil par son bras occidental tout en étant protégée par le lac de Mariout au sud. Ptolémée Ier, général d’Alexandre le Grand qui va prend le pouvoir à la mort de celui-ci et à qui il voue un culte tant politique que militaire et qui va également lui permettre de bénéficier du rayonnement de son prédécesseur, va décider en 297 avant Jésus Christ de la construction du phare d’Alexandrie qui guidera les marins du monde entier de l’Antiquité jusqu’au moyen âge. Ce projet pharaonique a été achevé par son fils, Ptolémée II et c’est l’architecte, Sostrate de Cnide, qui reçut la délicate mission de mener à bien son édification. La construction a duré près de quinze ans, pour une œuvre gigantesque appartenant désormais au club très fermé, des sept merveilles du monde.
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Le meilleur endroit pour le phare
La géographie de la ville d’Alexandrie, située entre le bras occidental du Nil et le lac de Mariout, lui permet ainsi de pouvoir s’approvisionner en eau grâce au delta du fleuve. La Cité est organisée en cinq quartiers dans lesquels nombre de palais et de jardins luxuriants font le bonheur de ses habitants. Idéalement située, Alexandrie grâce à ses îles environnantes, permet aux marins du monde entier de s’abriter des vents forts et son port peut accueillir des navires possédant un grand tirant d’eau, tant la profondeur des eaux immense. C’est sur l’île de Pharos que va être construit l’édifice et ainsi donner le nom de phare à l’édifice et à tous les autres après lui. Mais la navigation dans la région est particulièrement technique en raison notamment des sables mouvants, et nombre de bateaux se sont échoués sur un banc de sable. Le phare d’Alexandrie, outre sa majestueuse silhouette et sa prouesse architecturale, est un véritable atout pour les navigateurs trouvant refuge dans cette partie de la mer.

Une œuvre colossale
Sostrate de Cnide, architecte de son état, a donc conçu le colossal édifice de plus de 100 mètres composé de pierre calcaire d’un blanc immaculé permettant à la lumière solaire de se réfléchir comme nul autre endroit. A cette construction déjà impressionnante, s’ajoutent de spectaculaires statues à l’effigie de pharaons ptolémaïques et de leurs reines de granit rose, qui semblent garder le phare. Aux quatre coins des terrasses, se trouvaient six statues en métal et une statue colossale au sommet qui semblait veiller sur les marins cherchant refuge dans la belle cité antique tout autant que sur la Cité elle-même.
Une merveille détruite
Mais au fil des ans, l’édifice fut endommagé notamment par les séismes qui touchèrent la région, et bien que celui-ci soit encore debout 700 ans après sa construction, son état se dégrada doucement, mais sûrement. Au 15e siècle, l’édifice n’était plus qu’un tas de ruines et le sultan mamelouk décida de « recycler » les pierres du phare pour ériger la citadelle de Qait bay, les ruines du phare détruit auraient servi pour les fondations du nouvel édifice. La citadelle est encore visible aujourd’hui et permet un véritable bond dans l’histoire de l’humanité, malgré la disparition de la septième merveille du monde.

Le phare d’Alexandrie n’est plus, mais le mythe subsiste.
En résumé :
- Le phare d’Alexandrie, une des sept merveilles du monde antique : Érigé au IIIe siècle avant J.-C. sur l’île de Pharos, le phare d’Alexandrie symbolise l’ingéniosité de l’architecture antique et s’inscrit parmi les sept merveilles du monde. Il servait à guider les marins dans une région à la navigation périlleuse.
- Un chef-d’œuvre de l’architecture maritime : Conçu par Sostrate de Cnide et achevé sous le règne de Ptolémée II, ce monument emblématique de l’Antiquité atteignait plus de 100 mètres de hauteur, reflétant la lumière du soleil grâce à sa pierre calcaire blanche. Ce fut le tout premier phare monumental, donnant son nom à tous ceux qui ont suivi.
- Une ville stratégique pour le commerce maritime : Située entre le Nil et le lac Mariout, Alexandrie bénéficiait d’une géographie idéale pour le commerce et la navigation. Grâce à son port en eaux profondes, la ville accueillait des navires de grande taille et jouait un rôle central dans l’histoire maritime antique.
- Un édifice orné de statues grandioses : Le phare était décoré de statues de pharaons ptolémaïques, de reines et de sculptures en métal donnant l’impression de surveiller la mer. Cette architecture colossale était autant une prouesse technique qu’un symbole de puissance politique et divine.
- Une merveille disparue, un mythe vivant : Dévasté par des séismes successifs, le phare fut démantelé au XVe siècle pour bâtir la citadelle de Qait Bay, toujours visible aujourd’hui. Bien qu’il ait disparu, le mythe du phare d’Alexandrie continue de fasciner les passionnés d’histoire antique et de patrimoine mondial.