Il est quasiment impossible de méconnaître ce chef d’œuvre du cinéma qui a pour vertu première, d’avoir su conquérir un large public. L’histoire est connue, les personnages mythiques, incarnés au cinéma par une kyrielle d’acteurs absolument épatants. Mais avant d’être un film, « Autant en emporte le vent » est un livre qui se dévore.
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Une histoire difficile des Etats-Unis
Il fallait oser s’emparer du sujet de la Guerre de Sécession américaine. L’histoire commence avant que celle-ci ne soit déclenchée. Les temps sont alors bien doux pour les protagonistes du roman qui évoluent dans un milieu particulièrement privilégié, puisqu’ils sont de grands propriétaires terriens du Sud ou appartiennent à de grande familles terriennes. Margaret Mitchell va dépeindre cette société précieuse, dans laquelle les jeunes filles souhaitent se marier et les jeunes hommes en découdre pour aller faire la guerre, mot qui est alors sur toutes les lèvres. L’auteur va également dépeindre les relations qu’entretiennent ces riches propriétaires avec leurs esclaves, car ce livre aborde également ce thème, par le prisme toutefois des esclavagistes. Puis, la guerre éclate et c’est une tout autre atmosphère qui se met en place ; fini les pique-niques aux « Douze Chênes », propriété de la famille Wilkes, fini également les minauderies, la guerre touche toutes les familles, et certains personnages que l’on croise au début de l’histoire, tomberont rapidement sous les balles ennemies.
Des personnages haut en couleur
Les personnages principaux du roman, qui pourrait être classé dans la catégorie des romans d’aventures, sont dotés de personnalités très différentes. Le personnage féminin, celui de Scarlett O’Hara, va ainsi s’étoffer sous ses yeux, au même titre que celui de Mélanie qui s’avèrera être une femme aux antipodes du tempérament de feu de Scarlett, mais qui saura faire preuve d’une détermination et d’une autorité, qui passerait, sous les traits de Scarlett, pour du mépris. Les deux femmes, sans dévoiler le lien qui va les unir, vont traverser bien des épreuves, et seront complémentaires pour le meilleur. Une troisième femme occupe la tête des personnage ; celui de Mama. Elle est au « service » de la famille O’Hara depuis toujours et elle a élevé la petite Scarlett (ainsi que ses sœurs) pour laquelle elle éprouve une tendresse bienveillante, bien que tout à fait consciente du caractère de sa jeune protégée. Les personnages masculins, outre un certain nombre de maris, sont au nombre de deux : le respectable Ashley Wilkes, mari de Mélanie et le ténébreux et impétueux Rhett Buttler dont la fortune autant que les fréquentations, font les gorges chaudes dans toutes ou presque, les villes sudistes.
Un récit romanesque au service d’une héroïne courageuse
Tout au long de ce récit, l’auteur va s’attacher à faire évoluer le personnage de Scarlett. De petite demoiselle capricieuse, à laquelle la vie n’a offert que l’insouciance de la beauté, elle va se muer en femme forte, tentant le tout pour le tout pour sauver les siens en quittant la ville d’Atlanta en pleine guerre avant la chute de celle-ci. Elle n’écoutera que son courage et entreprendra un long périple pour rejoindre le domaine familial de Tara, sa source, son refuge, mais sera-t-il encore débout à son arrivée ? Loin de se laisser submerger par les sentiments, elle fera fi de toutes les convenances. Plus tard, elle n’aura de cesse de tout faire pour sauver son domaine, et pour y parvenir, elle n’hésitera devant rien. Absolument rien. Mais il ne faudrait pas gâcher le plaisir du lecteur. Quoi qu’il en soit, le livre aurait tout aussi bien pu s’appeler « Les aventures de Ketty Scarlett O’Hara ».
Le Comte de Monte Cristo livre une romanesque histoire de vengeance et de justice
Une plume merveilleuse
Les personnages dépeint par la plume exquise de Margaret Mitchell sont tour à tour, attachants, pénibles, insupportables. En résumé, merveilleusement humain. Le récit est dense, les aventures racontées avec une envolée majestueuse. Les scènes décrites dans le livre sont telles que le lecteur, a peur lorsque Scarlett s’élance seule dans la nuit, traverse Atlanta, ou s’enthousiasme lorsque notre chère héroïne participe au bal organisé en soutien aux troupes, alors qu’elle est en deuil et ne peut danser, ou encore lorsqu’elle se rend à Paris pour son voyage de noces. On rit et l’on pleure avec elle. On partage ses joies et ses drames, car il y aura les deux dans cette symphonie magistrale.
Un classique indémodable tant les personnages sont intenses, vils, humains et héroïques.
Editions Gallimard, 1938, « Autant en emporte le vent » de Margaret Mitchell
En résumé :
- Une histoire marquante sur la Guerre de Sécession américaine : « Autant en emporte le vent » plonge dans la période complexe de la Guerre de Sécession et de la société sudiste avant le conflit. Ce roman évoque la vie de propriétaires terriens et de leurs relations avec les esclaves, offrant ainsi un éclairage historique profond et pertinent.
- Des personnages emblématiques et inoubliables : Les personnages principaux, comme Scarlett O’hara et Mélanie, sont des figures fortes du roman, représentant des caractères opposés mais complémentaires. Leurs aventures sont au cœur du récit, rendant le roman captivant et intemporel.
- L’évolution d’une héroïne déterminée : L’histoire suit l’évolution de Scarlett, de la jeune fille capricieuse à une femme courageuse, prête à tout pour sauver son domaine familial, Tara. Son parcours est marqué par de nombreuses épreuves, qui révèlent son caractère et sa force intérieure.
- Une plume envoûtante et émotive : L’écriture de Margaret Mitchell est magistrale, avec des scènes d’une grande intensité émotionnelle. Les lecteurs sont transportés dans un tourbillon de joies et de drames qui rendent l’histoire encore plus poignante et humaine.
- Un chef-d’œuvre intemporel du cinéma et de la littérature : « Autant en emporte le vent » est un classique qui traverse les générations, tant pour son récit romanesque que pour les performances exceptionnelles de ses personnages. Ce roman reste un incontournable dans l’univers de la littérature et du cinéma.