Mélanie Benjamin offre au lecteur une immersion dans la France occupée, et plus précisément dans les coulisses du grand palace parisien dans lequel les clients ont laissé leur place aux soldats allemands. Des portraits complexes se dessinent, le récit est ciselé, les événements poignants.
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Un établissement de renom
Dans le Paris des années 1940, l’armée allemande occupe le Nord de la France et le Ritz, établissement de renom, est réquisitionné par les forces d’occupation, notamment par de hauts dignitaires nazis au rang desquels figure Hermann Göring. Le climat si vivant de la capitale française n’est plus, l’inconscience, la légèreté n’existent plus, désormais les déplacements y sont contrôlés, les robes de soirée et les smokings ont laissé place aux uniformes et aux bottes militaires. Parmi ce chaos, un couple tente de maintenir le prestige du célèbre hôtel, Claude Auzello le directeur, et sa femme, Blanche que nous allons suivre dans les méandres d’une partie de l’histoire qui s’écrit sous les yeux du lecteur.
Une héroïne discrète et élégante
Malgré les turpitudes du destin, Blanche ne parvient pas à se résigner, et la vision des uniformes militaires dans « son » établissement lui est parfaitement insupportable. Elle va tisser des liens avec le chauffeur de l’un des généraux « hébergé » dans l’hôtel, Klaus, un jeune allemand ainsi qu’avec un jeune officier nostalgique de son pays et de sa vie d’antan. Sans rien dire à son époux, surtout pour ne pas lui attirer des ennuis, elle va commettre des actes de résistance, dissimulée derrière ses activités de représentation. Qui pourrait se douter que la femme du directeur, si élégante, si raffinée pourrait se « compromettre » ?
Le portrait d’une époque et d’un couple
Claude et Blanche Auzello forment un couple pris dans la tourmente de l’histoire contemporaine. Lui, fière de « son » hôtel et de sa réputation, elle, l’américaine distinguée et discrète, vont se retrouver bien malgré eux emportés par des événements bien plus grands qu’eux. Mélanie Benjamin restitue avec beaucoup de talent, les dangers du quotidien de cette période, un simple geste, une action ou l’absence d’action pouvaient être fatal à n’importe qui, et le couple Auzello n’échappe pas à cette loi. Le climat politique de la France va avoir des conséquences redoutables sur le duo. Le lecteur va plonger dans les coulisses du Ritz sous l’Occupation et de la France dans années 1940.
L’écriture si fluide rend l’immersion historique très facile pour le lecteur qui croise dans ce récit des personnages connus et moins connus, on regarde la grande histoire par le prisme de la petite. Un roman poignant dont on oublie difficilement le récit.
En résumé :
- Une immersion dans la France occupée : Mélanie Benjamin plonge le lecteur dans le Paris des années 1940, à travers une fiction historique réaliste et émouvante. Le célèbre Ritz Paris devient un haut lieu de l’Occupation allemande, offrant un décor saisissant pour explorer les tensions et les enjeux de cette période sombre.
- Les coulisses d’un palace réquisitionné : Le roman dévoile l’envers du décor d’un hôtel de luxe sous l’Occupation, réquisitionné par les hauts dignitaires nazis. L’histoire du Ritz devient le théâtre d’un drame humain et historique, révélant les dilemmes moraux et les choix courageux face à l’oppression.
- Une héroïne élégante dans la Résistance : Blanche Auzello, figure féminine forte et nuancée, mène des actes de résistance dissimulés, tout en évoluant dans un univers mondain contrôlé par l’armée allemande. Ce personnage incarne une résistante de l’ombre, tiraillée entre devoir, silence et engagement personnel.
- Un couple face à l’Histoire : Le destin de Claude et Blanche Auzello illustre la fragilité des liens intimes en temps de guerre, entre fidélité à l’institution qu’ils dirigent et engagements personnels contradictoires. Le roman dresse un portrait poignant d’un couple confronté à l’Histoire en marche.
- Un roman historique à haute valeur immersive : Grâce à une écriture fluide et documentée, le lecteur est immergé dans une reconstitution historique minutieuse, croisant des figures emblématiques et anonymes. Ce récit propose une vision intime de la Seconde Guerre mondiale à travers le prisme du quotidien et des choix personnels.