Parmi les séries littéraires, un certain nombre d’entre elles se démarquent incontestablement du lot par leur histoire ou leur rythme mais pour ma part, la série Millenium imaginée par Stieg Larsson est un chef d’œuvre qui ne se dément pas.
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Une héroïne charismatique
Lisbeth Salander est une jeune femme d’une vingtaine d’années environ qui a connu un début d’existence difficile dans un Stockholm sombre. Vivant en marge d’une société dont elle connaît les limites et les travers les plus opaques, elle ne doit sa survie qu’à son intelligence et son esprit acéré. Hackeuse de talent, elle travaille pour une société spécialisée dans le domaine de la compilation de données et parvient comme personne à trouver toutes les informations que l’on cherche à cacher. Convoquée par l’avocat du Groupe Vanger pour la restitution de son travail (portant sur le célèbre journaliste Mikaël Blomkvist), elle va décider de poursuivre son enquête en s’intéressant aux investigations menées par celui-ci afin de retrouver la nièce de Henrik Vanger, Henriet, disparue sans laisser de traces plus de vingt ans auparavant. Au fil du roman, on découvre des pans de la vie de Lisbeth qui apparaît dès lors, comme une femme libre résolvant les problèmes d’une manière singulière et pour qui la loi du Talion n’est pas un vain mot.
Un journaliste pugnace
Mikaël Blomkvist est un journaliste indépendant suédois qui travaille pour un journal, Millenium, dont le surnom est à lui seul tout un programme : Super Blomkvist. Le roman commence alors qu’il vient d’être condamné à effectuer plusieurs de mois de prison à la suite d’une série d’articles portant sur un riche homme d’affaires, mais dont les accusations à son endroit dans les colonnes du journal n’ont pas été avérées et les informations transmises se sont révélées fausses. En retrait du journal à la suite de cette condamnation, Mikaël se voit confier la lourde tâche d’enquêter sur la disparition d’Henriet Vanger. Mais lors de ses investigations, il découvre que celle-ci pourrait être liée à d’autres disparitions dans des circonstances plus que troublantes, mais il se retrouve vite dans un cul-de-sac malgré ses quelques avancées. Alors en proie au doute, il reçoit un mail d’un expéditeur inconnu, et comprend que son ordinateur a été piraté par un certain Wasp (Lisbeth). D’abord intrigué, il décide de se rendre à l’appartement de cet individu inconnu qu’il décide d’embaucher dans la foulée pour l’aider dans ses investigations. Ces deux héros solitaires que tout oppose ou presque, vont mener à bien leurs investigations dans une atmosphère oppressante à la pesanteur suffocante.
Un suspens tranchant
Le lecteur va de surprise en surprise, reprenant à peine son souffle au fil des pages qu’il tourne sans s’en apercevoir. L’intrigue est remarquablement menée, elle ébranle, secoue, passionne, emprisonne pour ne le lâcher qu’à la dernière page. Tout au long du récit, c’est un remarquable éventail d’émotions qui anime le lecteur : tantôt en colère, tantôt émue, révolté, ou soulagé… Ceci n’est pas une lecture apaisante et réconfortante, c’est une lecture vive, rythmée par les coups donnés et reçus qui aborde des sujets difficiles. Lorsque l’on referme le livre, on a envie de connaître immédiatement la suite, mais on se laisse toutefois quelques jours pour digérer cette première intrigue à tiroirs qui ébranle l’être jusqu’au fond de l’âme.
Un épilogue qui appelle le deuxième tome
L’épilogue de cette histoire et l’avidité avec laquelle on lit ce premier tome en appelle nécessairement un autre. Les livres écris par Stieg Larsson forment une trilogie et naturellement, je me suis précipitée en librairie afin d’acquérir immédiatement les deux autres tomes (on ne sait jamais), dont le second opus s’intitulant « La fille qui rêvait d’un bidon d’essence » qui me semble tout aussi prometteur que le premier, le lecteur est assuré de retrouver ses personnages fétiches et sans dévoiler trop, il risque fort de l’entraîner dans un tourbillon d’émotions, d’intrigues, d’enchevêtrements improbables, captivant l’attention jusqu’au dénouement.
Ce premier tome est une absolue réussite et le personnage féminin est tout à fait remarquable, tout autant que la relation qui unit les deux protagonistes. Un moment de lecture en apnée absolue. Un chef d’œuvre !
En résumé :
- Lisbeth Salander, héroïne iconique de la littérature contemporaine : Figure incontournable des romans policiers suédois, Lisbeth Salander séduit par sa complexité psychologique, son génie en cybersécurité et son caractère rebelle. Une protagoniste forte et inoubliable qui bouscule les stéréotypes.
- Une intrigue captivante et une atmosphère noire : Le premier tome de la trilogie Millénium plonge le lecteur dans un thriller scandinave haletant, rythmé par des révélations, des secrets familiaux enfouis et une tension constante. Le suspense psychologique est maîtrisé de bout en bout.
- Le duo improbable Lisbeth–Mikaël, au cœur de l’enquête : L’association entre le journaliste d’investigation Mikaël Blomkvist et la hackeuse hors pair Lisbeth Salander crée une dynamique puissante et originale, emblématique des grands duos de fiction. Leur collaboration fait toute la richesse du récit.
- Des thèmes sombres et engagés : Le roman aborde avec force des sujets comme la violence faite aux femmes, la corruption, et les défaillances de la justice. Une lecture marquante qui fait de Millénium un polar engagé et socialement percutant.
- Un succès littéraire incontournable et une saga culte : Avec son écriture incisive et son scénario à tiroirs, Stieg Larsson a marqué durablement le genre du roman noir nordique. Le premier tome donne irrésistiblement envie de découvrir la suite d’une série littéraire à succès mondial.