Le colosse de Rhodes : rien que le nom évoque le voyage, l’histoire, l’aventure à travers les mers et le temps. Classé comme l’une des merveilles du monde antique, il a aujourd’hui disparu corps et biens. Retour sur un mythe toujours intact.
Une construction grandiose
Le colosse de Rhodes rend hommage à Hélios, le dieu tutélaire de l’île de Rhodes. Sa construction prend sa source dans le siège de l’île par Démétrios Ier Poliorcète et la victoire des rhodiens qui repoussèrent l’attaque avec courage et détermination. Lors de la retraite, les assaillants laissèrent nombre de matériels de combat qui furent alors récupérés par les habitants de l’île qui s’en servirent pour que soit édifiée la colossale statue. Il est aujourd’hui très difficile de se figurer une représentation exacte de la statue, car même si des peintures existes, elles ont été réalisées à postériori, ce qui naturellement n’enlève rien au rêve et à l’imaginaire, mais enlève quelques exactitudes historiques.
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Des dimensions extravagantes
C’est au sculpteur Charès de Lindos (élève du sculpteur Lysipe, artiste préféré d’Alexandre le Grand) que fut confiée la tâche d’édifier la statue qui faisait 30 mètres de haut. Elle était constituée de plaques en bronze fixées sur une armature en fer, lestée de pierre. Il a fallu 12 ans pour que la statue soit érigée à l’entrée du port, et non, enjambant les deux digues (comme certains aiment à la représenter), ce qui aurait obligé les bateaux à passer entre les jambes du colosse et contraignant fortement celle-ci lors des tempêtes ou vents forts. Selon les écrits, ce sont les pieds et les bras de la statue qui auraient été sculptés en premier, pièce par pièce. La statue fut édifiée comme un bâtiment, la nouvelle pièce assemblée à la précédente. Toutefois, les écrits demeurent fort anciens et leur source n’est pas contemporaine puisqu’il s’agit du traité de Philon qui décrivit les travaux près de cent ans après le début de ceux-ci. Dans ses écrits, Pline l’Ancien souligne la majestuosité de l’ouvrage, près de 200 ans plus tard.
La disparition d’un colosse
Après plus de 66 ans d’existence, le colosse faut détruit lors d’un violent séisme en 226 avant J.C. Celui-ci endommagea considérablement la statue qui semble s’être brisée au niveau des genoux et s’effondra dans la mer. Bien qu’il fut offert par Ptolémée III Egertète d’Egypte de reconstruire la statue détruite, les Rhodiens refusèrent la généreuse proposition : un oracle leur aurait déconseillé et les ruines du colosse ont été laissées sur site en l’état. C’est donc une catastrophe naturelle qui fut à l’origine de l’effondrement du colosse.
La postérité
Le colosse de Rhodes constitue un mythe. Il y a quelques dizaines d’années, des projets de reconstruction furent envisagés afin d’édifier une nouvelle statue qui, selon le projet, aurait dû avoisiner les 150 mètres de haut. Pour l’heure, aucun colosse n’est encore sorti de terre. Une série de fouilles archéologiques tentent de localiser avec exactitude son emplacement, mais en vain.
Le colosse de Rhodes n’a pas encore délivré tous ses secrets, relançant des fouilles sporadiques afin d’en percer quelques-uns, pour le grand bonheur des amoureux de l’histoire.
En résumé :
- Une merveille du monde antique : Symbole de la civilisation hellénistique et classé parmi les Sept Merveilles du monde, le Colosse de Rhodes incarne un monument mythique, alliant histoire antique, patrimoine culturel et héritage méditerranéen. Il fut érigé pour célébrer la victoire des Rhodiens contre Démétrios Ier Poliorcète et honorer leur dieu protecteur, Hélios.
- Une prouesse d’ingénierie : Édifié par Charès de Lindos, sculpteur de renom formé par l’artiste de cour d’Alexandre le Grand, le Colosse atteignait environ 30 mètres de hauteur. Composé de plaques de bronze sur une armature en fer, lesté de pierre, il représente un exemple fascinant de statuaire monumentale et de construction antique à grande échelle.
- Un effondrement tragique : Le Colosse s’effondra en 226 av. J.-C. lors d’un séisme destructeur, après seulement 66 ans d’existence. Malgré l’offre de reconstruction par Ptolémée III, les Rhodiens refusèrent.
- Un mythe vivace dans la culture : Aujourd’hui disparu, le Colosse de Rhodes inspire toujours voyageurs, artistes et archéologues. Bien que les représentations modernes (notamment celle enjambant le port) relèvent de l’imaginaire, elles nourrissent une iconographie populaire autour de cette figure légendaire de la mythologie maritime grecque.
- Un projet de renaissance incertain : Des projets contemporains de reconstruction du Colosse ont vu le jour, certains proposant une version de plus de 150 mètres de haut. Malgré des fouilles archéologiques récentes, l’emplacement exact du monument demeure inconnu, entretenant le mystère historique qui entoure ce géant de bronze.