
Les expéditions maritimes ont marqué les XVIIIe et XIXe siècles, apportant chacune sa pierre à l’édifice de la connaissance allant plus loin que la précédente. Celle pilotée par Jules Dumont d’Urville fut l’une de celles-ci, continuant encore aujourd’hui d’alimenter des projets de recherches.
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Une expédition sur les traces de la Pérouse
En 1837, Louis-Philippe alors roi des Français, va mandater Jules Dumont d’Urville pour une expédition dans la continuité de celle menée de 1785 à 1788 par Jean-François de Galaup, comte de La Pérouse, sur les terres australes notamment en Antarctique et en Océanie. Dumont d’Urville possède une grande connaissance de cette région du monde pourtant fort inhospitalière, puisqu’il avait précédemment reçu pour mission de mener une campagne de recherches (1826 à 1829) devant permettre la localisation des épaves de La Boussole et L’Astrobole, les deux bateaux disparus en mer en 1788, de l’expédition de La Pérouse. Cette nouvelle mission s’annonce toutefois plus périlleuse car il va lui falloir s’approcher du Pôle Sud afin de permettre aux scientifiques d’effectuer une série de relevés.
Une expédition française majeure empreinte de mystère dans le sillage des britanniques
Une expédition au Pôle Sud
Au mois de septembre 1837, l’expédition quitte la rade de Toulon pour s’élancer vers le grand sud. Après plusieurs escales en Patagonie et dans les îles Salomon, elle atteint, après quatre mois de navigation, la mer de Wedell située dans l’océan Atlantique couvrant 2,8 millions de km² et longeant la côte Est de la péninsule Antarctique. Le 19 janvier 1840, une terre inconnue est en vue. Le capitaine Dumont d’Urville la baptise Terre Adélie en l’honneur de son épouse (prénommée Adèle). Le 22 du même mois, il débarque sur le Rocher du Débarquement, ce qui constitue l’acte fondateur de la présence française dans cette région australe. L’expédition poursuit ensuite sa route, en remontant vers la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie.

Une exceptionnelle collecte de données scientifiques
L’expédition va permettre la collecte de données scientifiques remarquables dans les domaines de la botanique, la zoologie, l’anthropologie ou encore l’hydrographie. Toutes celles-ci seront consignées dans un ouvrage monumental par sa taille et par ses nombreux sujets intitulé « Voyage au Pôle Sud et dans l’Océanie » publié à partir 1842 après le décès de Jules Dumont d’Urville intervenu la même année. L’œuvre comporte 30 volumes dont des atlas illustrés permettant d’offrir une documentation exceptionnelle à la suite des découvertes effectuées in situ.
Une expédition pour la postérité
La découverte de la Terre Adélie par Dumont d’Urville en XIXe siècle est incontestablement un fait marquant dans l’histoire scientifique et géostratégique de la France. Les publications qui ont été réalisées à la suite de cette expédition constituent une source d’informations d’une qualité remarquable. Aujourd’hui encore, ces découvertes sont encore étudiées et reconnues comme fondamentales, malgré les critiques qui ont pu être émises à l’époque, ce grand explorateur est désormais passé à la postérité.
Jules Dumont d’Urville a contribué au rayonnement mondial de la France par son audace et sa grande maîtrise des mers. La découverte de la Terre Adélie permit à la France d’asseoir sa présence dans cette région du globe. Désormais, il existe une base française nommée « Dumont d’Urville » au Pôle Sud.
En résumé :
- Une expédition emblématique du XIXe siècle : Menée en 1837 par Jules Dumont d’Urville, cette mission s’inscrit dans la lignée des grandes expéditions maritimes françaises, poursuivant les traces de La Pérouse et visant notamment l’exploration du Pôle Sud.
- Découverte de la Terre Adélie : Le 19 janvier 1840, l’explorateur découvre et nomme la Terre Adélie, marquant ainsi un jalon important dans l’histoire de la présence française en Antarctique.
- Une mission scientifique de grande ampleur : L’expédition permit la collecte de milliers de données dans des domaines variés (botanique, zoologie, anthropologie, hydrographie), devenant une référence majeure pour la recherche scientifique polaire.
- Un héritage durable : L’œuvre monumentale Voyage au Pôle Sud et dans l’Océanie (30 volumes) et la base Dumont-d’Urville aujourd’hui installée en Antarctique témoignent de la contribution durable de la France à l’exploration scientifique mondiale.